mercredi 24 juin 2009

Les finalistes 2009


Véronica Rioux


Gagnante du Slam de poésie du mois de février 2009, elle s’est classée 2ème lors de la demi-finale du 18 mai.


Voici ce qu’elle nous a écrit.



La poésie et moi, on se croise depuis plus de 15 ans (ça vous donne un indice que je ne suis plus aussi jeune que j'en ai l'air...): sans toujours marcher ensemble, voilà 2 ans que je la retrouve plus assidûment en tant que slameuse. J'ai ainsi été demi-finaliste de SLAM cap en 2008 et publiée dans l'anthologie Slam ma muse. De jour, je joue les entremetteuses à L'Accorderie, organisme oeuvrant dans mon champ de prédilection, la consommation alternative et solidaire: ici ce sont des services que les AccordeurEs s'échangent entre eux contre des heures, jamais contre de l'argent... pour que la vraie richesse, humaine celle-là, soit mieux développée et partagée!

Malgré diverses incursions dans le milieu des poètes (à la direction du Cercle d'écriture de l'université Laval, dans ou derrière divers spectacles et séminaires de récitation poétique), je me tenais à une distance juste respectueuse de la poésie, pas sûre de faire partie de la famille. Je suis de celles qui l'ont peu étudiée, qui n'en écrivent pas assez - mais qui adorent la scène! Or, je trouvais que le moment, pourtant crucial, de la rencontre entre le public et le poète qui récite ses vers est en partie gaspillé par notre manque d'audace, de convivialité, de conviction... On s'enferme trop souvent dans le moule de la déclamation, sur un ton trop égal, artificiel... à la limite du supportable!
Vous pouvez alors imaginer la bouffée d'air frais en assistant à ma première soirée slam, en 2007. Enfin, c'était au poète de faire l'effort, celui d'atteindre l'auditoire par sa poésie, et pas l'inverse... J'ai compris que j'appartenais davantage à cette classe, celle de la poésie dite vivante, dite tout court (3 minutes, c'est en masse!), de laquelle l'émotion peut émerger en toute authenticité car on se préoccupe enfin de la façon de rendre les mots, le sens.


Ce qui en a pour moi? Mon verbe tendre, je le rumine et en exprime le fiel dénonciateur qui me ronge la fibre humaniste, ou encore le projette sur des écrins plus personnels (mes contradictions sont une source inépuisable d'inspiration), voire intimistes - injustices et sensualité ne peuvent-ils se côtoyer dans une même performance? Calembourgeonnant, j'espère toucher le public par une interprétation bien sentie, tout autant qu'en touchant à du vrai, le temps d'un chant doux, d'où jaillira l'étincelle créatrice. Voilà ce qui me passionne: la rencontre des paroles et des êtres, juste là où ton juste, vérité des textes et délire performatif se conjuguent librement et forment de précieux instants...

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