mercredi 29 avril 2009

Prochain SLAMsession...




Lundi 4 mai à 20 h 30
Au café-bar l’AgitéE
(251, rue Dorchester, Québec)

Avis aux poètes : dernier SLAMsession de la saison ! Venez partager votre créativité… Inscription le soir même à compter de 20 h 00. Le SLAMsession peut également servir de tribune à quiconque voudrait se qualifier pour participer à un SLAM de poésie (match).

SLAM cap, présentateur officiel du SLAM de poésie à Québec, propose un nouveau rendez-vous mensuel. Délivré de la compétition, le slam se veut plus ludique que jamais dans un SLAMsession.

Un SLAMsession offre avant tout un espace-temps ouvert à la création de tout un chacun dans le vaste monde de la poésie vivante. Concrètement, il s’agit d’un micro ouvert pour lequel on s’inscrit le soir même, mais dont les participants sont présentés en alternance avec quelques poètes spécialement invités. L’ensemble se déroule dans un esprit convivial, de fête et de délectations verbales.

Ne ratez pas le dernier SLAMsession avant la relâche de l’été (nous reprendrons dès septembre).

Les invités :
Nora Atalla
Régis Labonté
Pascal Larouche
Pierre Lavallée.

Entrée : contribution volontaire.

Présentés par SLAM cap et le Tremplin d’actualisation de poésie (TAP), les SLAMsessions à Québec se tiennent chaque premier lundi du mois au café-bar l’AgitéE.

lundi 27 avril 2009

Le Slam en questions

Chronique d’un slammestre
André Marceau

Le Slam, par cœur ou dans la main ?

Contrairement à la croyance populaire, les slameurs ne sont nullement obligés d’apprendre par cœur les textes qu’ils slament. Aucun règlement ne stipule une telle contrainte et les règlements précisent même clairement que les slameurs peuvent tenir leur texte en main lors de leur prestation.*

À ce chapitre, il est primordial que le slammestre fasse preuve d’impartialité et n’affiche aucune préférence envers ces slameurs. En fait si, vraiment, livrer son texte de mémoire octroie un surplus qualitatif à la prestation, les juges ne manqueront de l’apprécier d’autant et de lui accorder un pointage en conséquence. Inutile, donc, de pénaliser doublement les autres.

En la matière, le règlement du Slam de poésie fait à nouveau preuve de sagesse.

Nous sommes en présence de poésie et non de contes, ou de stand up comic, où l’improvisation sur canevas serait la bienvenue. En Slam de poésie, l’improvisation est prohibée et peut entraîner jusqu’à la disqualification d’un slameur : le poème doit d’abord avoir été écrit. Malgré que le défi en Slam consiste à plaire et à séduire les spectateurs (dans le but avoué de gagner la partie), puisqu’il s’agit de poésie, il importe également de proposer des créations audacieuses et innovatrices quant à la forme.

Le recours à la rime et au compte des syllabes, à ce titre, n’est pas anodin : ces deux procédés remontent à des temps immémoriaux, à l’époque de la naissance de la culture humaine, qui précède l’invention de l’écriture où tout se transmettait oralement, où tout était conservé dans le ciboulot… On devait avoir recours à divers trucs mnémoniques, dont la rime et le rythme syllabique.**

Ainsi, si les slameurs étaient tenus de connaître leurs textes par cœur, on risquerait fort de « formater » les matchs, à celui de Grand Corps Malade. Qu’ai-je dit ? Clarifions : je n’ai rien contre GCM – ma mère l’aime bien –, mais le jour où les Slams de poésie ne se résumeront plus qu’à la succession de textes rimés, il n’y aura plus ni invention, ni poésie.

Confrères slammestres et spectateurs, ayons le cœur dans la main, car il est primordial que, entre les lignes de départ et d’arrivée, l’on accorde la même chance à tous les coureurs, sans croc-en-jambe, ni jambette…

*[Pour connaître les règlements du Slam de poésie : rendez vous à notre liste de Tags (colonne de droite du blogue). Puis, vous cliquez sur « Règlements - Slam de poésie ».
Si vous désirez vous rappeler un peu plus en détail les motivations (historiques) du Slam de poésie, vous pouvez retourner aux 2 numéros précédents de notre chronique « Le Slam en questions », en vous rendant dans la même liste de Tags pour cliquer sur « Le Slam en questions ».]

** [Je développe davantage sur l'historique de la poésie et l'usage de la rime ainsi que de son implication, dans la préface de SLAM MA MUSE - anthologie de la poésie slamée à Québec, éditions Cornac, 2008. Pour + d'infos, voir la pub dans la colonne de droite du blogue.]


vendredi 24 avril 2009

SLAM de poésie du 20 avril dernier

Dernière partie à la hauteur de nos attentes :
intensément intense en intensité…


Compte-rendu du slammestre
André Marceau
Photos : Claude Antar

Bien qu’on ait connu une assistance plus nombreuse, les spectateurs présents étaient tous vraiment là, manifestement enthousiastes à encourager les huit slameurs en jeu. Le jury, formé de 5 personnes choisies aléatoirement parmi les spectateurs, s’avéra fort représentatif dans la générosité des pointages octroyés aux poètes concurrents. Si bien que le show fut chaud, la lutte fut affûtée, les slameurs furent futés, l’un d’entre eux fut couronné et l’assistance fut comblée.

Les slameurs :

Mathieu-Guillaume Asselin


Annie Beaulac

Émie Bernier-Hudon

Louis Desruisseaux

Jean Désy

Régis Labonté

Pierre Lavallée

Marc Lebel

J’assumais comme toujours le rôle du slammestre, Véronica Rioux a agi pour la première fois au titre de juge de ligne (chronomètre et comptage des points), DJ Pistémik assurait à nouveau le son et les ponctuations musicales. Le slam sacrifié (qui sert au jury comme test avant la partie), fut exécuté comme le veut la tradition par le gagnant du mois précédent, en l’occurrence Frédérick Carrier.

Rappelons brièvement que le Slam de poésie met en jeu des poètes qui se retrouvent en situation de compétition, celle-ci reposant non seulement sur la qualité des textes, mais également et surtout sur leur actualisation orale sur scène et devant public. De plus, ce sont des gens parmi les spectateurs qui décident des points et du gagnant ou de la gagnante. La partie se déroule en deux manches. À la première, tous les slameurs inscrits participent à tour de rôle, suivant un ordre de passage déterminé par tirage au sort. Seuls les cinq slameurs ayant obtenus le plus haut score ont la chance de poursuivre la partie en deuxième manche. Leur nom est en gras dans la liste plus haut.
[Pour connaître les règlements du Slam de poésie, voyez dans la colonne de droite du blogue, la liste des nos « Tags », vous cliquez sur « Règlements – Slam de poésie ».]

Mais qui a gagné ?


3ème position : Mathieu-Guillaume Asselin (52,6)

2 ème position : Marc Lebel (52,9)

1ère position : Jean Désy (53,8)



Par ailleurs, une quinzaine de personnes en tout ont participé au micro ouvert.




















Snif… c’était la dernière partie de la saison régulière. Hourra, nous pénétrons dans les séries finales !

La première demi-finale :
lundi 18 mai.
Pour plus d’informations, consultez ce blogue au cours des prochaines semaines.

mercredi 22 avril 2009

Retour sur « Poésie hors sentier »







Nombreux furent les spectateurs venus assister à cette soirée d’exception, qui regroupait des poètes reliés aux éditions Poètes de brousse ou au Tremplin d’actualisation de poésie (TAP).


Il s’agissait en effet d’une occasion unique de voir, réunis sur la même scène, dix poètes de Montréal et de Québec qui ont l’habitude d’évoluer hors des sentiers battus. Et comme promis nous avons eu le plaisir de goûter à autant d’approches et d’orientations différentes, parfois même aux antipodes, de la poésie. Une soirée très diversifiée, mais tout de même axée sur la critique d’une société en situation critique.

Deux photographes étaient sur les lieux, Claude Antar et Cynthia Dupuis.



Nous vous présentons ici les deux visions, constituant un petit album souvenir au sujet de ce moment de rencontre fortuite et heureuse entre les deux groupes.



Les poètes :


Alexandre Belliard
Marie-Pier Deschênes
Kim Doré
Sébastien Dulude
Catherine Harton
Alain Larose
André Marceau
Jean-François Poupart
Réjean Thomas.




Présentée sans prétention, la soirée « Off Salon du livre de Québec » proposait un simple récital, mais dont la qualité et la variété assurèrent un lot considérable d’étonnements et d’émotions, pourvu de ce dynamisme qui multiplie le plaisir, celui qui carbure à l’essentiel, soit la poésie, pour avancer hors des sentiers balisés.
..

samedi 18 avril 2009

Le Slam en questions

Chronique d’un slammestre
André Marceau

Aléatoire. Aléatoire comment, le jury ?


Le Slam de poésie n’est pas un genre de poésie, ni même une forme ou un style…
Nous l’avons vu précédemment, le slam est un cadre, qui présente la poésie – et qui pose les poètes – dans une situation inusitée : la compétition.

Et celle-ci ne repose pas sur des textes envoyés par la poste et que liront des juges dans la tranquillité de leur foyer. Mais plutôt sur la prestation qu’on en fait, avec la fébrilité de la scène devant public. Qui plus est, le slameur n’est pas jugé par des pairs ou des spécialistes, mais par un jury constitué de gens spécialement puisés dans la salle pour représenter le public.

Le bon coup qu’a réservé à la poésie l’inventeur du Slam, Marc Smith (dans la seconde moitié des années 1980), consiste à prêter aux soirées de poésie le contexte des concours artistiques populaires – comme l’a fait pour le théâtre la Ligue Nationale d’Improvisation, quelques années auparavant.

Toute la magie du Slam repose sur cette inversion : le maître du jeu n’est plus le poète s’imposant à un public qui, pour ne pas se faire traiter d’ignare, doit chercher à « percer » son œuvre ; en Slam de poésie, c’est le public qui est maître et le poète doit lui présenter une poésie vivante, chercher à lui plaire, si ce n’est à le toucher, l’émouvoir, le provoquer ou le troubler.

Ainsi, la voix est accordée aux poètes, mais c’est au public qu’appartient le vote ! Voilà un des éléments essentiels à l’apport du Slam de poésie. Et qu’il faut préserver. On l’a vu dans la chronique précédente, un vote de la part de tous les spectateurs devient lourd à porter. En Slam on a vite choisi l’option de recourir à un jury formé de 5 personnes pour représenter le public.

On dit généralement en Slam que les membres du jury sont choisis aléatoirement. Mais il y a aléatoire et aléatoire. Si l’on souhaite appliquer un « aléatoire méthodique », on organisera carrément un tirage. Mais ça deviendrait assez lourd étant donné que les gens doivent être libres d’accepter ou non d’être juge et qu’ils devront être disponibles tout au long du match. Ou encore, on peut préférer laisser couler un aléatoire du « aller au plus simple et vite », ce qui risque d’orienter fortement la formation du jury, de le marginaliser, et de s’éloigner du but visé : représenter les spectateurs présents.

Aléatoire pour aléatoire, personnellement j’ai préféré, ici à Québec, proposer aux juges de ligne (au pointage et chronomètre) de constituer un jury qui soit représentatif de la variété qu’on retrouve chez les spectateurs. Un public légèrement majoritaire en bas de 35 ans ? Il y en aura donc trois dans le jury. Les deux autres auront 35 et plus. Des hommes des femmes… Nous prenons parfois un couple, ou deux amis venus ensemble, mais pas plus, afin d’éviter trop d’homogénéité.
Par ailleurs, n’oublions pas que les gens qui consentent à se prêter au rôle de juge font partie des spectateurs : ils sont venus pour avoir du plaisir, alors il ne faut pas le leur gâcher.

[Pour connaître les règlements par lesquels se définit le Slam de poésie, cliquez.]


Pour lire la suite, cliquez.

lundi 13 avril 2009

Slam de poésie, lundi 20 avril





Lundi 20 avril
Ouverture des portes : 20 h 00

Au café-bar l’AgitéE (251, rue Dorchester, Québec).
Entrée : 5 $

Arriver tôt, c’est payant : tirage de cadeaux pour ceux et celles qui se présentent avant 20 h 30.

Une partie de plaisir où les mots, la voix, la bouche et le rythme nous réservent des surprises.

En ce dernier match avant les demi-finales, des slameurs se démèneront pour gagner la faveur du public dans une compétition amicale. Chacun n’aura que trois minutes pour convaincre un jury choisi au hasard dans l’assistance. Le slameur ne peut utiliser que le pouvoir de sa prestation et de ses mots (sans accessoire, ni instrument de musique)… Au Slam de poésie, ce sont toujours les spectateurs qui gagnent ! Pour connaître les règlements du Slam de poésie, voyez la colonne de droite du blogue, sous la rubrique « tags », cliquez sur «Règlements - Slam de poésie ».


Les slameurs :

Mathieu-Guillaume Asselin
Annie Beaulac
Émie-Bernier Hudon
Louis Desruisseaux
Jean Désy
Régis Labonté
Pierre Lavallée
Marc Lebel
Spectrateur.

Slammestre : André Marceau.

Juge de ligne : Véronica Rioux.

Ponctuation musicale : DJ Pistémique.

Avis aux poètes : un Slam ouvert précèdera la partie, venez participer à cette fête de l’oralité (arrivez tôt pour vous inscrire).

Présenté par SLAM cap et le Tremplin d’actualisation de poésie (TAP), chaque Slam de poésie à Québec se tient le troisième lundi du mois, au café-bar l’AgitéE.

Merci à l’AgitéE ainsi qu’à nos commanditaires : Les éditions Cornac, Réserve phonique, Le loup de gouttière, la radio des découvertes CKRL (89,1).

samedi 11 avril 2009

Soirée de poésie (Off Salon du livre de Québec)









Vendredi 17 avril, 20 h 00,

au Tam Tam Café

(421, boul. Langelier – à l’angle du boul. Charest est, à Québec)
Entrée libre !

À la croisée des chemins hors sentier, les éditions Poètes de brousse et le Tremplin d’actualisation de poésie (TAP) vous convient à saisir cette occasion unique de voir réunis à Québec dix poètes évoluant hors des sentiers battus.














Poètes :
Alexandre Belliard, Marie-Pier Deschênes,
Kim Doré, Sébastien Dulude,
Catherine Harton, Alain Larose,
André Marceau, Sylvie Nicolas,
Jean-François Poupart, Réjean Thomas.

À Québec pour le Salon du livre, les éditions Poètes de brousse (Montréal) s’associent au TAP (Québec) afin de présenter ensemble un récital regroupant cinq poètes de chacun des deux groupes.

Cette activité « off » du Salon du livre est une présentation conjointe des éditions Poètes de Brousse et du Tremplin d’actualisation de poésie (TAP), avec la collaboration du Centre communautaire Jacques-Cartier (CJC) et du Tam Tam Café, merci au Conseil des arts du Canada pour son appui.

Tremplin d’actualisation de poésie, courriel : tapoesie@hotmail.com
Poètes de brousse, courriel : pdbeditions@yahoo.ca ; blogue : www.poetesdebrousse.org/blog

jeudi 9 avril 2009

Retour sur le SLAMsession du 6 avril

Texte et édition : André Marceau
Photos : Claude Antar


Recette du bonheur : des spectateurs qui ont affronté vents et pluie froide pour venir assister au SLAMsession. Cinq slameurs invités et plusieurs participants au micro ouvert.

Au SLAMsession, le micro ouvert se subdivise en petites sections qui sont présentées en alternance avec les slams des invités. Ces derniers sont sélectionnés d’habitude parmi les poètes reconnus, parfois, mais la plupart du temps parmi les poètes qui participent aux Slam de poésie (joutes). Un privilège pour les invités au SLAMsession : ils sont assurés de faire deux slams.




Les invités de
lundi dernier



Mathieu-Guillaume Asselin

Frédérick Carrier


Lissa Cormier


Batiste Foisy


Véronica Rioux





L’ensemble était co-animé par Annie Beaulac et moi-même.


Nombreux furent les participants au micro ouvert. Peu de femmes, ce soir-là, cependant. Mais, tel que promis, le
SLAMsession nous a donné à voir et à entendre le « facteur humain » à son meilleur.


Le prochain
rendez-vous
de slam à
Québec :

Slam de poésie du 20 avril
(un match avec des points, des juges et gagnant)
Au Café-bar l’AgitéE
(251, rue Dorchester, Québec)

Ouverture des portes à 20h00

Pour plus d’informations, surveillez ce blogue

Pour nous joindre : slamcap@live.ca

mardi 7 avril 2009

Retour sur le Vendredi de poésie du 3 avril






Texte et édition : André Marceau
Photos : Roseloup

(avec 2 photos de Claude Antar)

À cause du congé férié de Pâque, ce mois-ci, le Vendredi de poésie a été devancé d’une semaine. Quelques habitués ont donc loupé le rendez-vous. Désolé. Eh… Mais, quand même, la salle était bien remplie, par des gens concentrés à leur plaisir : la poésie.

En « Avant scène », Louis Desruisseaux lançait sa plaquette de poésie intitulée Après, éditée chez les Croque-mots, une cellule du Tremplin d’actualisation de poésie (TAP).

Il s’agit de la première publication de cet habitué des Vendredis de poésie. On apprécie l’énergie qu’il donne à ses mots lors de la scène libre, de mois en mois… Et avec les mêmes mots étalés sur la page, on redécouvre sa poésie.

Les invités du mois, ont offert une première partie intimiste, tout en étant diversifiée, condition propice à l’éclosion de ces « conduits de l’éveil ».






Invités :


Isabelle Forest

Normand Génois

Richard Sage

Julie Stanton







En deuxième partie, plusieurs poètes, venus autant écouter que participer, ont contribué à faire vivre la poésie, en partageant quelques instants de nouveaux « conduits de l’éveil »…



Comme toujours, cette soirée des Vendredis de poésie nous a offert un moment rare en poésie. Ce n’est pas du spectacle, c’est une expérience à vivre. Venez la tenter…

Les Vendredis de poésie ont lieu chaque mois, généralement le second vendredi.
La prochaine édition : vendredi 8 mai. 20h30.
Pour de plus amples informations, consultez ce blogue dans les prochaines semaines.

dimanche 5 avril 2009

Viens donc slamer…

Bulletin d’un slammestre
Par André Marceau

























Si le slam suscite un engouement certain envers la poésie, il s’agit d’abord et avant tout d’une poésie orientée vers l’oralité, la rythmique et la sonorité des mots. Tous les sujets y sont permis, de l’intime à l’universel, mais ce qui importe c’est la relation qui s’établie entre le poète (le slameur) et le public en vies-à-vies.

Bon c’est vrai, un Slam de poésie, c’est une partie en bonne et due forme, avec des règles, des juges qui donnent des points, des participants qui ont déjà une certaine expérience du public et, surtout, une gagnante ou un gagnant à la fin de la partie.

Cependant, le slam opère une libération de la poésie, qui se voit ainsi extirpée de son asservissement au livre ainsi qu’à quelques canons esthétiques qui en découlent. Le slam n’est pas le seul cadre qui promulgue une poésie vivante (« live »). Mais, conjointement à cette volonté, l’injonction historique, imposée aux poètes, consistant à disposer l’innovation au centre de l’œuvre, se voit refoulée au second plan*.

Le « facteur humain », en situation d’expérience scénique et publique, demeure un élément primordial du Slam de poésie. On peut donc s’amuser en grande uniquement sur cette base, ce qui permet la présentation de soirées parallèles aux joutes, sans juge, ni pointage, ni gagnant, où chacun peut partager son travail créatif avec un public enthousiaste. Comme c’est le cas des sessions de slam ou, comme on les appelle ici « SLAMsessions ».

Le SLAMsession propose des soirées avec quelques invités et un grand micro ouvert. Ouvert, oui, à toutes et à tous. Les deux seules règles qui demeurent : le respect d’autrui et de s’en tenir à une prestation de moins de trois minutes. On s’y inscrit le soir même à compter de 20h.

Si tu veux slamer, mais ne l’a jamais fait, commence par venir aux SLAMsessions, tu pourras t’inscrire au micro ouvert, si tu le souhaites, ou simplement écouter, si tu préfères. Tu auras de toute façon passé une excellente soirée.

Les sessions de slam, à Québec, sont présentées par SLAM cap et ont lieu tous les 1ers lundis du mois. Le prochain :
SLAMsession
lundi 6 avril
à 20 h 30
(inscription pour le micro ouvert à compter de 20 h 00)
à l’AgitéE (251, rue Dorchester, Québec)

Viens donc slamer

- - - - - - - - - -
N.B. : le tutoiement employé ici vise à représenter l’esprit de convivialité qui règne à tout slam de poésie.

* Je développe plus en détails certains aspects de l’analyse, notamment celui de l’innovation, dans la préface de l’Anthologie de la poésie slamée à Québec SLAM MA MUSE.

jeudi 2 avril 2009

Le Slam en questions

Chronique d’un slammestre
André Marceau

Le jury à la barre des accusés ! (?... – !)

D’abord rappelons que :
1- un Slam de poésie est une partie mettant en jeu des slameurs qui font compétition afin d’obtenir la faveur du jury formé de 5 personnes choisies parmi les spectateurs ;
2- à la fin de la partie, il y a un gagnant.
[Pour connaître les règlements par lesquels se définit le Slam de poésie, cliquez.]

Ce qui a animé le fondateur du Poetry Slam, Marc Smith* (à Chicago dans la seconde moitié des années 1980), c’est la volonté de dynamiser les soirées de poésie, afin de donner goût à la poésie à toute une portion de la population dont elle s’était aliénée. (Site de Marc Smith)

Je dirais plus simplement qu’il avait constaté que, à la tendance qu’avait la poésie à devenir de plus en plus hermétique – à force de recherche de fond –, s’adjoignait un certain laxisme de la part d’un nombre imposant de poètes dans la livraison orale et scénique de leur travail.

Prenons note : aussi hermétique pouvait être la poésie de Claude Gauvreau, par exemple, il ne se contentait pas de la mâchouiller en se tenant trop loin du micro lorsqu’il la disait. Il s’était préparé, il était concentré et il était bien présent sur scène.

Donc l’idée de métamorphoser ces soirées de « lectures » de poésie en de véritables matchs – avec des règles établies et des points qui sont de surcroît octroyés par le public –, s’est avérée hautement gagnante.

De fait, la dynamique est non seulement modifiée, mais elle se retrouve littéralement inversée : le maître n’est plus le poète s’imposant à un public qui, pour ne pas se faire traiter d’ignare, doit chercher à « percer » son œuvre ; en Slam de poésie, c’est le public qui est maître et le poète doit lui présenter une poésie vivante, chercher à lui plaire, si ce n’est à le toucher, l’émouvoir, le provoquer ou le troubler.

Si au départ l’ensemble des spectateurs participait au pointage des poètes et bénéficiait d’un peu trop de latitude, le principe d’un jury formé de cinq personnes choisies parmi les spectateurs pour les représenter, s’est imposé…

Pour faire image, je dirais qu’il n’y avait pas non plus intérêt à ce que ces soirées se transforment en « Gong Show », où l’on expulsait les participants à la chaîne, pour se délecter de leur humiliation… L’idée, visait à présenter la poésie oralement, et dans ses meilleurs atours, afin de créer une situation générant l’enthousiasme à son sujet.

Voilà pour ce qui préside à la naissance puis à la présentation du Slam de poésie. Maintenant…

J’entends parfois des commentaires de la part de slameurs au sujet des jurys, à l’effet qu’on préférerait avoir des personnes qualifiées pour accorder les points plutôt qu’un échantillon choisi aléatoirement pour représenter l’ensemble des spectateurs présents. Certains avancent le compromis de deux ou un seul juge permanent, qui revient chaque mois.

Je sais aussi que quelques-uns tentent l’expérience avec des juges disons plus « pertinents » (diraient-ils ?). Ils peuvent baptiser leur activité du nom qu’ils veulent, ils ne pourraient pas, s’ils maintiennent cette particularité, participer à la ligue québécoise, canadienne, américaine, française ou internationale, de slam.

L’essence même du « Poetry Slam », qu’on appelle ici « Slam de poésie », consiste à soumettre les poètes aux goûts populaires, ceux des spectateurs venus assistés à la joute. Vous vous souvenez, l’inversion dont je parlais plus haut : les spectateurs deviennent les maîtres. Que le jury soit formé par des gens sélectionnés parmi les spectateurs pour les représenter s’avère être le strict minimum.

Et ne parlons pas de l’effet de « clique » qu’entraîne indubitablement le fait de sélectionner – à la va-vite comme on peut – les juges parmi une « élite » de nos connaissances. Petit train-train chao-tidien. C’est immanquable, énéoué.

En ce qui a trait à la façon de choisir les juges et de les préparer, c’est une ou deux autres histoires… À venir.

Pour lire la suite, cliquez.