lundi 27 avril 2009
Le Slam en questions
Chronique d’un slammestre
André Marceau
Le Slam, par cœur ou dans la main ?
Contrairement à la croyance populaire, les slameurs ne sont nullement obligés d’apprendre par cœur les textes qu’ils slament. Aucun règlement ne stipule une telle contrainte et les règlements précisent même clairement que les slameurs peuvent tenir leur texte en main lors de leur prestation.*
À ce chapitre, il est primordial que le slammestre fasse preuve d’impartialité et n’affiche aucune préférence envers ces slameurs. En fait si, vraiment, livrer son texte de mémoire octroie un surplus qualitatif à la prestation, les juges ne manqueront de l’apprécier d’autant et de lui accorder un pointage en conséquence. Inutile, donc, de pénaliser doublement les autres.
En la matière, le règlement du Slam de poésie fait à nouveau preuve de sagesse.
Nous sommes en présence de poésie et non de contes, ou de stand up comic, où l’improvisation sur canevas serait la bienvenue. En Slam de poésie, l’improvisation est prohibée et peut entraîner jusqu’à la disqualification d’un slameur : le poème doit d’abord avoir été écrit. Malgré que le défi en Slam consiste à plaire et à séduire les spectateurs (dans le but avoué de gagner la partie), puisqu’il s’agit de poésie, il importe également de proposer des créations audacieuses et innovatrices quant à la forme.
Le recours à la rime et au compte des syllabes, à ce titre, n’est pas anodin : ces deux procédés remontent à des temps immémoriaux, à l’époque de la naissance de la culture humaine, qui précède l’invention de l’écriture où tout se transmettait oralement, où tout était conservé dans le ciboulot… On devait avoir recours à divers trucs mnémoniques, dont la rime et le rythme syllabique.**
Ainsi, si les slameurs étaient tenus de connaître leurs textes par cœur, on risquerait fort de « formater » les matchs, à celui de Grand Corps Malade. Qu’ai-je dit ? Clarifions : je n’ai rien contre GCM – ma mère l’aime bien –, mais le jour où les Slams de poésie ne se résumeront plus qu’à la succession de textes rimés, il n’y aura plus ni invention, ni poésie.
Confrères slammestres et spectateurs, ayons le cœur dans la main, car il est primordial que, entre les lignes de départ et d’arrivée, l’on accorde la même chance à tous les coureurs, sans croc-en-jambe, ni jambette…
*[Pour connaître les règlements du Slam de poésie : rendez vous à notre liste de Tags (colonne de droite du blogue). Puis, vous cliquez sur « Règlements - Slam de poésie ».
Si vous désirez vous rappeler un peu plus en détail les motivations (historiques) du Slam de poésie, vous pouvez retourner aux 2 numéros précédents de notre chronique « Le Slam en questions », en vous rendant dans la même liste de Tags pour cliquer sur « Le Slam en questions ».]
** [Je développe davantage sur l'historique de la poésie et l'usage de la rime ainsi que de son implication, dans la préface de SLAM MA MUSE - anthologie de la poésie slamée à Québec, éditions Cornac, 2008. Pour + d'infos, voir la pub dans la colonne de droite du blogue.]
André Marceau
Le Slam, par cœur ou dans la main ?
Contrairement à la croyance populaire, les slameurs ne sont nullement obligés d’apprendre par cœur les textes qu’ils slament. Aucun règlement ne stipule une telle contrainte et les règlements précisent même clairement que les slameurs peuvent tenir leur texte en main lors de leur prestation.*
À ce chapitre, il est primordial que le slammestre fasse preuve d’impartialité et n’affiche aucune préférence envers ces slameurs. En fait si, vraiment, livrer son texte de mémoire octroie un surplus qualitatif à la prestation, les juges ne manqueront de l’apprécier d’autant et de lui accorder un pointage en conséquence. Inutile, donc, de pénaliser doublement les autres.
En la matière, le règlement du Slam de poésie fait à nouveau preuve de sagesse.
Nous sommes en présence de poésie et non de contes, ou de stand up comic, où l’improvisation sur canevas serait la bienvenue. En Slam de poésie, l’improvisation est prohibée et peut entraîner jusqu’à la disqualification d’un slameur : le poème doit d’abord avoir été écrit. Malgré que le défi en Slam consiste à plaire et à séduire les spectateurs (dans le but avoué de gagner la partie), puisqu’il s’agit de poésie, il importe également de proposer des créations audacieuses et innovatrices quant à la forme.
Le recours à la rime et au compte des syllabes, à ce titre, n’est pas anodin : ces deux procédés remontent à des temps immémoriaux, à l’époque de la naissance de la culture humaine, qui précède l’invention de l’écriture où tout se transmettait oralement, où tout était conservé dans le ciboulot… On devait avoir recours à divers trucs mnémoniques, dont la rime et le rythme syllabique.**
Ainsi, si les slameurs étaient tenus de connaître leurs textes par cœur, on risquerait fort de « formater » les matchs, à celui de Grand Corps Malade. Qu’ai-je dit ? Clarifions : je n’ai rien contre GCM – ma mère l’aime bien –, mais le jour où les Slams de poésie ne se résumeront plus qu’à la succession de textes rimés, il n’y aura plus ni invention, ni poésie.
Confrères slammestres et spectateurs, ayons le cœur dans la main, car il est primordial que, entre les lignes de départ et d’arrivée, l’on accorde la même chance à tous les coureurs, sans croc-en-jambe, ni jambette…
*[Pour connaître les règlements du Slam de poésie : rendez vous à notre liste de Tags (colonne de droite du blogue). Puis, vous cliquez sur « Règlements - Slam de poésie ».
Si vous désirez vous rappeler un peu plus en détail les motivations (historiques) du Slam de poésie, vous pouvez retourner aux 2 numéros précédents de notre chronique « Le Slam en questions », en vous rendant dans la même liste de Tags pour cliquer sur « Le Slam en questions ».]
** [Je développe davantage sur l'historique de la poésie et l'usage de la rime ainsi que de son implication, dans la préface de SLAM MA MUSE - anthologie de la poésie slamée à Québec, éditions Cornac, 2008. Pour + d'infos, voir la pub dans la colonne de droite du blogue.]
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