jeudi 8 octobre 2009

Le Slam en questions

Chronique d’un slammestre
André Marceau

Slameur contre slammeur…

(Ou comment franciser le slam ?)

C’est un fait, le Slam est bien implanté dans la langue française, son apparition dans l’édition 2009 du Nouveau Petit Robert en fait foi (pour voir la chronique publiée à ce sujet, cliquez).


C’est un nouveau mot – un néologisme – et on s’interroge beaucoup quant à son orthographe.

Bon, on s’entend que le mot « slam » – qui est un anglicisme (un mot emprunté à la langue anglaise) – s’écrit « slam », tout simplement. Mais comment doit-on écrire le verbe, le nom, l’adjectif et autres substantifs qui en dérivent ?

C’est peut-être un nouveau mot qui demeure encore à créer et à développer, mais on ne peut le faire n’importe comment sans commettre quelques fautes de langue.

Dans la langue française, on forme les mots d’une certaine façon.
Par exemple, comment doit-on écrire le verbe :
« slamer » ou « slammer » ?

Un mot peut contenir jusqu’à trois parties distinctes, qui le désignent dans sa spécificité.

Il y a d’abord la racine (qui est le cœur du mot). « Slam » est ici la racine, évidemment.

À la racine on ajoute parfois un préfixe (devant la racine).
Ex. : « », comme dans « duire », « clin ».

Parfois on ajoute un suffixe (après la racine).
Comme dans le verbe slamer. On ajoute le suffixe « er » qui détermine de facto le groupe de verbe auquel il appartient. Ainsi, le suffixe ne consiste qu’à un « er ». Il est donc inutile de surajouter un « m » à la racine « slam ». Le verbe, c’est : slamer, avec un seul « m ».

Celui et celle qui participent au slam, qui le pratiquent, comment écrit-on le nom qui les désigne : « slameur / slameuse » ou
« slammeur / slammeuse » ?

À l’instar de celui du verbe, le suffixe du nom ne comporte pas de
« m » : « eur » (masculin) et « euse » (féminin), le nom s’écrira donc « slameur » et « slameuse ». Avec un seul « m ».

Et le maître du jeu, comment écrit-on son nom : « slamestre » ou « slammestre » ?
Ici, le suffixe, c’est mestre (qui signifie maître), donc le nom s’écrit
« slammestre » (avec deux « m »).

On pourrait également dire d’un poème qu’il est slamable, lorsqu’on le trouve particulièrement efficace pour le slam, de par son rythme ou sa musicalité.

Et on ajouterait à la racine et au suffixe, le préfixe « in », pour dire d’un poème qu’il se prête mal au slam : inslamable.

Mais seul l’avenir nous apprendra tous les mots, bien français, qui dériveront de ce nouvel emprunt à la langue anglaise… Et slam !


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