lundi 14 décembre 2009

Le déroulement d’un slam de poésie

Bulletin d’un slammestre,
André Marceau

Le présent texte pourrait être utile à quiconque voudrait organiser des slams de poésie dans son coin de pays. Mais aussi aux curieux qui prévoient assister à un match prochainement et voudraient en connaître les us auparavant.

On le sait, le slam exploite la vaine orale de la poésie (et du conte, de l’humour, etc.). Mais de la poésie transmise oralement, il en existe depuis les débuts de l’humanité… c’est que, faut-il le rappeler, la poésie est née dans la parole, avant même que l’écriture ne soit inventée.

Et cela n’en faisait pas du slam pour autant !

Non, la particularité première du slam de poésie, celle qui l’a fait naître, c’est le cadre de présentation singulier auquel se plient les poètes en jeu : il s’agit d’une partie, en bonne et due forme, avec des règlements, des juges (le public) qui octroient les points aux joueurs, des maîtres du jeu (slammestre et juge de ligne), ainsi qu’un gagnant (ou une gagnante) en conclusion.


Les ingrédients du jeu…

- Les slameurs : il en faut au moins six préalablement inscrits à la joute (ce n’est pas un micro ouvert), jusqu’à concurrence de douze (le nombre maximal de joueurs).

- Un slammestre (ou slammaster, ou animateur, ou maître de cérémonie), qui voit au bon déroulement de la partie, à son animation et qui veille au respect des règlements et procédures.

- Un juge de ligne (ou chronomestre, chronomaître, vérificateur). Son rôle consiste à tenir le chronométrage de chaque prestation et à compter les points accordés à chaque slameur. Également à additionner et à comparer les scores totaux, afin de désigner le gagnant. Par ailleurs, il veille à soustraire les points aux slameurs auxquels doit s’appliquer une pénalité (pour dépassement de temps ou autre règlement).
Pour connaître avec précision les règlements du slam de poésie, cliquez.

- Les juges : il en faut cinq, sélectionnés la soirée même parmi les spectateurs. Idéalement, des personnes qui ne connaissent aucun slameur en jeu et qui n’ont jamais assistées à un slam de poésie. Les juges doivent pouvoir assister au match jusqu’à la fin et octroyer les pointages à chacun des slameurs tout au long.Les points s’échelonnent de 0 à 10 et les fractionnements (ex : 8,9) sont possibles. Généralement on offre une légère compensation à ceux et celles qui acceptent le défi d’être juge, sous forme de consommations gratuites ou de livres, etc.
Pour en connaître plus à propos de la sélection des juges et de la façon de les
« préparer », cliquez.

- Cinq supports à pointage, pour les juges. Évidemment, il faut que les juges puissent indiquer aisément et rapidement, les scores qu’ils accordent aux slameurs. Un tableau avec le crayon compatible, ou encore un rouleau avec les chiffres déjà inscrits… À vous de développer votre support idéal.

- Un chronomètre et une calculatrice, évidemment.

- À noter que les slams de poésie se déroulant en général dans des cafés, des restaurants ou des bars et que le but majeur est d’attirer beaucoup de monde, il faut prévoir un système d’amplification, au moins un micro, etc.


Le déroulement…

Avant la partie, sélectionner les cinq juges.

Une partie se déroule en deux manches. À la première, tous les slameurs inscrits exécutent une prestation (slam) de 3 minutes maximum.

Important, pour une question d’équité envers tous les slameurs : l’ordre de passage doit être déterminé par le hasard (tirage au sort). Vous pouvez le faire avant la partie (de préférence devant les slameurs) ou au fur et à mesure de la partie au vu et au su de tous (spectateurs et slameurs).

- Au début de la partie : brève présentation des règlements du slam de poésie et des slameurs de la soirée et autres annonces utiles

- Le slam sacrifice (ou slam sacrifié). Un slameur a été préalablement invité à exécuter le slam sacrifice. Ça peut être aussi le slammestre. Les juges lui accordent des points et ceux-ci seront compilés par le juge de ligne qui l’aura chronométré. On lui applique les pénalités s’il enfreint aux règles, comme on le fera aux slameurs qui participent au slam de poésie. Mais le slam sacrifice (et son slameur) ne participent pas au jeu. C’est ce qui en fait un sacrifice. Le slam sacrifice comporte plusieurs utilités, le principal réside dans le test qu’il permet aux juges de faire, sans que ça compte.

Ainsi va la partie :
Le slammestre présente le slameur dont s’est le tour (désigné par le hasard) ; il fait son slam ; le slammestre le relaye au micro pour demander au jury son verdict ; le juge de ligne notifie le tout ; le slammestre invite le prochain (désigné par hasard) de venir faire son slam… ainsi de suite jusqu’à ce que tous les slameurs inscrits aient slamé.

On fait entracte. Le juge de ligne, compile les résultats et les compare. Il identifie les cinq slameurs qui ont obtenu les plus hauts scores : c’est eux qui participeront à la deuxième manche.

L’ordre de passage des cinq slameurs qualifiés pour la deuxième manche est l’inverse de la première.

Comme en première manche les slameurs se succèdent et le slammestre voit à l’ensemble des procédures et à l’animation. Tandis que le juge de ligne compile les résultats de chacun.

À la fin du match, le juge de ligne compile tous les résultats et les compare afin d’établir celui qui a obtenu le plus haut score, ainsi que les second et troisième, au cumul des deux manches.

Finalement, on annonce les résultats et on remet un prix au slameur gagnant.

Fin du Slam de poésie.

1 commentaire:

Lavie a dit…

J'aimerais en savoir plus au sujet des textes appris par coeur, où le(s) papiers ne cacheraient plus partiellement les slameu(se)rs, s.v.p.