vendredi 17 juillet 2009
Les finalistes 2009
Émie Bernier-Hudon
Elle a obtenu une troisième position au Slam de poésie du mois de février 2009, alors qu’elle a remporté la 1ère position lors de la demi-finale du 1er juin, se qualifiant ainsi avec honneur pour participer à la finale.
Voici ce qu’elle nous a écrit…
Tiens, bafouillons sur nous à la troisième personne du singulier : c’est toujours moins personnel, ça rajoute un soupçon d’importance quand elle ne veut pas poindre. Elle se nomme Émie Bernier-Hudon, juste Émie, enfin appelez-la comme vous voudrez, car elle viendra d’elle-même. Elle n’aime pas les âges qu’on se donne; toutes ces années qui s’excusent ou qui cherchent à se justifier, on a l’âge de nos sourires (disons, qu’elle n’a pas touché son « hier encore », les demains sont en expédition ailleurs et fermons la parenthèse).
Elle en a marre que la lune soit colocataire de ses yeux, parce que la lune est pesante et ne paît jamais son loyer. Elle veut chasser les illusions chroniques tout en persistant à croire aux vrais rêves, ceux qu’on borde avec le coeur.
Elle voudrait pas crever avant d’avoir bien ri devant un concert de fausses notes. « Impôts » « divorce à l’amiable », « revenus brut », « droits du consommateur », « salaire », « fond de pension » : y’a combien de mouvements dans cette symphonie qui coûte trop chère, elle préfère la musique lointaine des gitans ou la complainte en mi bémol d’une toute petite ballerine à manivelle.
Elle est atteinte d’un syndrome avancé de maladresse et d’absurdité. Elle est souvent « en retard, en retard », mais ne veut pas que les lapins soient posés. Elle est peut-être naïve, parfois des loups la gobent, mais elle ne cherche pas de chaperons. Elle écrit comme ça, pas trop souvent, quand ça lui vient, sans trop vouloir raturer. Elle écrit pour moins crier, pour donner une tribune à sa folie, à sa lucidité. Elle essaie de lire dans le regard des autres, mais il lui arrive de cacher le sien. Pour elle, une scène muette et un micro qui se tait en l’attendant, c’est un vertige comme un autre; des caravanes de fourmis dans son ventre, le cafard qui fond dans le désert de sa tête, des geysers de monarques qui sortent par ses yeux…
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3 commentaires:
Je trouve que le lion devrait céder sa place au jugement dernier des hommes et autres carnivores par le monarque. Le terme de monarque signifie d'ailleurs la royauté.
Vraiment, mais vraiment, pas sûr de suivre ce que tu veux dire... mais
On oubli trop souvent que le lion est toujours dévoré par des puces.
Bon, c'est quoi que j'dis? Est-ce que j'parle pour me matcher ou pour être le slammeur le plus applaudi? C'est quoi qui pogne de c'temps-ci dans les soirées de slam-poésie? J'ai bein beau dire n'importe quoi, ou parler pour rien dire, y a personne à peu près assez intéressé d'habitude pour me demander une copie écrite de mon texte. Vu que je n'écris pas dans le même alphabet que tout le monde. Comme moi-même aussi, je ne suis pas assez game pour en demander une copie aux slammeuses qui m'intéressent. Sans doute parce qu'elles ont écrit dans le même alphabet que tout le monde. C'est pas rien que du boutte sex-appeal que je m'intéresse, parce que j'ai des cotes à donner moi-aussi sur elles. En plus des juges. Des fois, les juges du slam filent pour voter pour un gars, un mec plus drôle que bien d'autres, et souvent, je pense que ça devrait être de façon invariable les juges féminines qui jugent les hommes. Ce, par un corollaire assez évident, rien que les juges masculins devraient juger les slammeuses. Dans les cas d'inversion sexuée des juges, nous devrions avoir affaire à des slammeuses gaies et des slammeurs gais. On le sait, ça ne fait pas des enfants forts.
Vous savez que les jardiniers au Paradis crachaient et chiaient les graines et les grains dans la terre pour que ça pousse. De nos jours, les jardiniers contemporains de l'ère des carnivoriennes et -riens utilisent des machines géantes à grands coups de budgets et de finances. Au lieu de vivre au milieu de la nature, les animaux qui inspirent la peur aux nécrophages les ont poussés dans des mégapoles où il n'y a que des petits chats et des petits chiens. Les vétérinaires se remplissent les poches en les stérilisant, les médecins en font tout autant han, sur les humains, à la pilule ou encore au scalpel à leur tour. Ils destinent ainsi hommes, femmes, enfants et animaux à leur guise par souci d'économie à mettre fin à la fécondité naturelle. Séraphin Poudrier version toubib.
Je n'entrerai pas d'une façon brutale dans le pays des merveilles de ce que je pense au sujet des mutations génétiques par hypnose, ni pour les punitions corporelles imposées par un souci de correctif par mesure d'avertissements. Ils ont voulu inciter l'humanité et l'animalité à la diète verte c'est vert. Et c'est d'une si grande importance que je ne peux que vous redire la référence de l'un des plus vieux écrits de l'humanité, Le Livre, premier chapitre, point. Parce que ça a l'air d'une répétition sempiternelle, comme on disait dans la famille. D'ailleurs, vous verrez, si vous vous y mettez, il y manque tellement de données scientifiques précises que ça a provoqué la colère de la plupart des scientistes contre Le Livre. Mais il y a eu pire: la colère la plus fratricide est venue de l'inquisition religieuse.
Si on arrêtait la tuerie, rien que pour soi, de façon personnelle et intime. Il n'y aurait plus de guerres pour nous. Les animaux nous aimeraient sans réserve. Nous n'aurions plus peur d'eux. Nous comprendrions leur langage. Nos idées ne seraient plus mortes. Nous ne donnerions plus de mauvais exemples. Nous nous comprendrions tout de suite. Nous nous remplirions de joie infinie dès les abordages. Pour ma part, il vaut mieux donner du miel, des fraises et de la crème à un lion ou à une lionne que de leur donner un oeuf, un poisson, un zébu, un gnou, une gazelle, une antilope ou un éléphant à manger. Eh! Écoutez! C'est la même chose pour vous!
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