mercredi 18 septembre 2013
Elle n'a jamais fait de slam
Une chronique de Geneviève Lévesque
d'après une idée originale de André Marceau
La chronique « Il/Elle n’a jamais fait de slam » vise à faire connaître des poètes et leur poésie qui, bien qu’écrite pour le livre, peut susciter l’intérêt des amis du slam. Puisque le blogue est d’abord et avant tout écrit (et non sonore, parlé ou vidéo), la publication de quelques poèmes s’avère appropriée.
Mireille Gagné
Mireille Gagné est née en 1982 à l'Îles-aux-Grues et vit maintenant à Québec. Elle a étudié en communications à l'Université de Sherbrooke et travaille comme responsable des communications au Conseil supérieur de la langue française. Elle a publié en 2010 aux Éditions l’Hexagone le recueil de poésie Les oies ne peuvent pas nous dire dont une version préliminaire avait été finaliste du Prix littéraire de Radio-Canada - Poésie (2008). Elle a également publié en 2010 le recueil de nouvelles Noirceur et autres couleurs aux Éditions Trampoline. Deux des nouvelles de ce recueil lui avaient donné les titres de lauréate du Prix Brèves littéraires (2006) et gagnante du Prix international du jeune écrivain francophone (2005). Mireille Gagné participe à plusieurs événements littéraires et multidisciplinaires à Québec depuis 2009. Pour elle, la création prend forme sous les ongles et derrière les yeux.
Dernier recueil publié : Les oies ne peuvent pas nous dire, Éditions L’Hexagone, 2010, 72 pages. Une mention préliminaire de ce recueil a été finaliste du Prix Radio-Canada – Poésie.
À l’instar des autres poètes invités à la chronique « Il/Elle n’a jamais fait de slam », Mireille Gagné a rédigé un court texte pour nous expliquer pourquoi elle n’a jamais participé à un slam de poésie.
Je n’ai jamais fait de slam parce que :
1) … je n’ai pas l’oreille musicale. Bien que mes textes aient une rythmique qui m’est propre, ils ne suivent pas la vague attendue du slam. La rythmique de ma poésie s’apparente davantage à celle de la nouvelle.
2) … mon processus de création est plutôt lent. J’observe d’abord l’émotion à l’état sauvage. Je l’imprègne de la nature qui m’entoure. Ensuite, j’arrive à la dompter en mettant de l’ordre dans les mots.
3) … je n’ai jamais tenté le procédé. Cela ne veut pas dire que l’intérêt n’y est pas.
Extraits de Les oies ne peuvent pas nous dire
par Mireille Gagné
Éditions L’Hexagone, 2010
À l’aube ma mère touche son ventre le monde s’ouvre sous les draps la terre déplie ses plaies glisse son nombril le soleil se lève les oies ne l’entendent pas
(p. 13)
Je n’arrive pas doucement cramponnée à l’hiver ronge ma mère ses battures grimpée dans ses champs je la sens qui se contracte sous le contact des doigts
(p. 14)
Les chiens dévorent la nuit les ombres sont des cormorans et pincent la peau sur l’oreiller les hommes chantent ivres morts les coqs perdent le Nord le froid fait craquer la maison des petits clous explosent dans mon corps pendant que je souffle l’hiver ma mère neige par en dedans
(p. 17)
Le désert fissure dépose ses armes contre la fenêtre le visage et l’espoir blanchis je tiens la ficelle du jour en équilibre entre la mer et la peau du ciel sous sa cage de plomb le fleuve me manque
(p. 21)
- - - Extraits de Les oies ne peuvent pas nous dire, Éditions L’Hexagone, 2010.
Pour lire les chroniques précédentes, cliquez.
d'après une idée originale de André Marceau
La chronique « Il/Elle n’a jamais fait de slam » vise à faire connaître des poètes et leur poésie qui, bien qu’écrite pour le livre, peut susciter l’intérêt des amis du slam. Puisque le blogue est d’abord et avant tout écrit (et non sonore, parlé ou vidéo), la publication de quelques poèmes s’avère appropriée.
Mireille Gagné
Mireille Gagné est née en 1982 à l'Îles-aux-Grues et vit maintenant à Québec. Elle a étudié en communications à l'Université de Sherbrooke et travaille comme responsable des communications au Conseil supérieur de la langue française. Elle a publié en 2010 aux Éditions l’Hexagone le recueil de poésie Les oies ne peuvent pas nous dire dont une version préliminaire avait été finaliste du Prix littéraire de Radio-Canada - Poésie (2008). Elle a également publié en 2010 le recueil de nouvelles Noirceur et autres couleurs aux Éditions Trampoline. Deux des nouvelles de ce recueil lui avaient donné les titres de lauréate du Prix Brèves littéraires (2006) et gagnante du Prix international du jeune écrivain francophone (2005). Mireille Gagné participe à plusieurs événements littéraires et multidisciplinaires à Québec depuis 2009. Pour elle, la création prend forme sous les ongles et derrière les yeux.
Dernier recueil publié : Les oies ne peuvent pas nous dire, Éditions L’Hexagone, 2010, 72 pages. Une mention préliminaire de ce recueil a été finaliste du Prix Radio-Canada – Poésie.
À l’instar des autres poètes invités à la chronique « Il/Elle n’a jamais fait de slam », Mireille Gagné a rédigé un court texte pour nous expliquer pourquoi elle n’a jamais participé à un slam de poésie.
Je n’ai jamais fait de slam parce que :
1) … je n’ai pas l’oreille musicale. Bien que mes textes aient une rythmique qui m’est propre, ils ne suivent pas la vague attendue du slam. La rythmique de ma poésie s’apparente davantage à celle de la nouvelle.
2) … mon processus de création est plutôt lent. J’observe d’abord l’émotion à l’état sauvage. Je l’imprègne de la nature qui m’entoure. Ensuite, j’arrive à la dompter en mettant de l’ordre dans les mots.
3) … je n’ai jamais tenté le procédé. Cela ne veut pas dire que l’intérêt n’y est pas.
Extraits de Les oies ne peuvent pas nous dire
par Mireille Gagné
Éditions L’Hexagone, 2010
À l’aube ma mère touche son ventre le monde s’ouvre sous les draps la terre déplie ses plaies glisse son nombril le soleil se lève les oies ne l’entendent pas
(p. 13)
Je n’arrive pas doucement cramponnée à l’hiver ronge ma mère ses battures grimpée dans ses champs je la sens qui se contracte sous le contact des doigts
(p. 14)
Les chiens dévorent la nuit les ombres sont des cormorans et pincent la peau sur l’oreiller les hommes chantent ivres morts les coqs perdent le Nord le froid fait craquer la maison des petits clous explosent dans mon corps pendant que je souffle l’hiver ma mère neige par en dedans
(p. 17)
Le désert fissure dépose ses armes contre la fenêtre le visage et l’espoir blanchis je tiens la ficelle du jour en équilibre entre la mer et la peau du ciel sous sa cage de plomb le fleuve me manque
(p. 21)
- - - Extraits de Les oies ne peuvent pas nous dire, Éditions L’Hexagone, 2010.
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