lundi 29 juin 2009

Les finalistes 2009


Renaud Pilote


Gagnant du Slam de poésie du mois de novembre 2008 (en début de saison 09), il s’est classé 2ème lors de la demi-finale du 1er juin.


Pour rédiger son texte de présentation, il a décidé de prendre le questionnaire au pied de la lettre, avec l’esprit (entièrement soumis aux contraintes) qu’on lui connaît bien aux Slams de la Capitale. Voici ce qu’il nous a écrit.
(Nos questions sont en bleus, ses réponses en noir)


1- Votre (âge si vous préférez, vous pouvez rester vague ou encore en profiter pour faire une blague)
25 ans.

2 – Votre parcours de vie. Ou ce que vous faites dans la vie. Ou encore qu’aimez-vous faire dans la vie ou qu’aimeriez-vous faire dans la vie.
J’ai grandi dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, j’y vis toujours et compte y rester pour au moins un an encore.

3- Ce qui vous a amené à faire du Slam.
Je ne sais pas. Probablement quelque manquement existentiel, à moins que ce ne soit le désir refoulé d’avoir un jour ma photo dans le dictionnaire : j’étais si naïf, à l’époque !

4- Ce que vous cherchez à faire dans vos slams ; ou ceux qui vous inspirent dans vos slams (vos modèles) ; ou bien les sujets qui vous intéressent le plus à écrire.
J’essaie toujours de trouver une nouvelle manière de rendre orale, intelligible et/ou amusante mon amour pour les jeux de langage (ça part souvent d’une idée, d’un concept). Je suis un peu tanné de l’alexandrin et des différentes techniques de débit rapide, ce qui fait que dès que ça sonne « déjà entendu », je pense à d’autre chose. Il faut faire confiance à son oreille, je crois. C’est
en cherchant le sommeil que ça se passe, bien que je ne sois pas insomniaque.

5- Ce que vous aimez le plus dans le Slam ; ou ce que vous a appris le Slam.
L’idée d’être sur une scène ne me gène pas mais au contraire me stimule. J’aime flirter avec les limites permises par les « règlements officiels du Slam », quitte à les dépasser si elles compromettent l’idée de base, entravent sa complétion. J’aime aussi l’idée d’une compétition basée sur le bla-bla puisque, contrairement aux sports physiques, elle permet de ne pas trop se prendre au sérieux.

6 - Facultatif : vous pouvez ajouter une précision pour conclure en quelques mots l’ensemble de votre présentation.
Rien à rajouter votre honneur.

vendredi 26 juin 2009

« Entre deux joints »*, la poésie…

Texte et montage :
André Marceau
Photos : Claude Antar


« Joint : [...] Espace qui subsite entre des éléments joints » [Nouveau Petit Robert 2009).


Sous l’invitation de Morganne Thériault, le TAP s’est joint aux festivités familiales de la Saint-Jean Baptiste, dans l’arrondissement St-Roch à Québec, le mercredi 24 juin dernier. Joindre la poésie à la Fête Nationale des québécois est une idée assurément attrayante qui, une fois émise, nous semble tellement naturelle, d’autant plus si l’on considère le thème donné à la Fête, cette année : une voix qui porte.

Premier joint. La Fête Nationale affirme l’identité québécoise, qui s’exprime d’abord par ce qui la distingue des autres cultures sur le continent, dont la langue française, principalement. À ce chapitre, la poésie se trouve aux premiers rangs pour en déployer les richesses jusqu’à délectation ; de plus, historiquement au Québec, les poètes sont parmi les premiers à être montés aux barricades pour la défendre.

Deuxième joint. La Fête de la Saint-Jean prend sa source en Saint-Jean le baptiste. Oublions les moutons, Saint-Jean (la voix qui prêchait dans le désert, qui annonçait la venue de Jésus porteur de la « bonne parole »), était prophète. Tant d’aspects qui lient ce personnage à la parole, devraient suffire à motiver la présence de la poésie aux festivités chaque année.

Mais où est le problème, Charlie ?


Évidemment, le contexte d’une Fête familiale (je parle des fêtes de quartier de la Saint-Jean), adressée aux foules et qui se déroule dans les parcs, se prête plutôt mal à la poésie, qui exige tant d’écoute. L’espace si vaste, les gens si loin, dans le tohu-bohu inhérent à ce type de manifestation, les poètes qui s’y risquent doivent affronter une sursaturation de bruits et de mouvements afin de porter haut et fort la voix de la poésie.

Mais nous sommes bel et bien parvenus à infiltrer la poésie et ce, en lui préservant toute son intégrité, sans propagande ni pompe nationaliste. La poésie telle quelle dans sa diversité et sa liberté. En tout, neuf poètes, hommes ou femmes, littéraires ou slameurs, traitant de sujets variés, suivant des approches différentes. L’écoute, bien que disparate sur le terrain, était présente et manifeste.



Les poètes :

Claude Antar

Frédérick Carrier

Louis Desruisseaux

Monique Laforce

Pierre Lavallée

André Marceau

Geneviève Morin

Michel Pleau

Morganne Thériault



Ce fut un plaisir pour moi de préparer et d’animer la présence de la poésie à cette rencontre Nationale de quartier.
-_-_-

* Bien sûr « Entre deux joints » fait référence à la chanson célèbre de Robert Charlebois (dont les paroles sont de Pierre Bourgault).

mercredi 24 juin 2009

Les finalistes 2009


Véronica Rioux


Gagnante du Slam de poésie du mois de février 2009, elle s’est classée 2ème lors de la demi-finale du 18 mai.


Voici ce qu’elle nous a écrit.



La poésie et moi, on se croise depuis plus de 15 ans (ça vous donne un indice que je ne suis plus aussi jeune que j'en ai l'air...): sans toujours marcher ensemble, voilà 2 ans que je la retrouve plus assidûment en tant que slameuse. J'ai ainsi été demi-finaliste de SLAM cap en 2008 et publiée dans l'anthologie Slam ma muse. De jour, je joue les entremetteuses à L'Accorderie, organisme oeuvrant dans mon champ de prédilection, la consommation alternative et solidaire: ici ce sont des services que les AccordeurEs s'échangent entre eux contre des heures, jamais contre de l'argent... pour que la vraie richesse, humaine celle-là, soit mieux développée et partagée!

Malgré diverses incursions dans le milieu des poètes (à la direction du Cercle d'écriture de l'université Laval, dans ou derrière divers spectacles et séminaires de récitation poétique), je me tenais à une distance juste respectueuse de la poésie, pas sûre de faire partie de la famille. Je suis de celles qui l'ont peu étudiée, qui n'en écrivent pas assez - mais qui adorent la scène! Or, je trouvais que le moment, pourtant crucial, de la rencontre entre le public et le poète qui récite ses vers est en partie gaspillé par notre manque d'audace, de convivialité, de conviction... On s'enferme trop souvent dans le moule de la déclamation, sur un ton trop égal, artificiel... à la limite du supportable!
Vous pouvez alors imaginer la bouffée d'air frais en assistant à ma première soirée slam, en 2007. Enfin, c'était au poète de faire l'effort, celui d'atteindre l'auditoire par sa poésie, et pas l'inverse... J'ai compris que j'appartenais davantage à cette classe, celle de la poésie dite vivante, dite tout court (3 minutes, c'est en masse!), de laquelle l'émotion peut émerger en toute authenticité car on se préoccupe enfin de la façon de rendre les mots, le sens.


Ce qui en a pour moi? Mon verbe tendre, je le rumine et en exprime le fiel dénonciateur qui me ronge la fibre humaniste, ou encore le projette sur des écrins plus personnels (mes contradictions sont une source inépuisable d'inspiration), voire intimistes - injustices et sensualité ne peuvent-ils se côtoyer dans une même performance? Calembourgeonnant, j'espère toucher le public par une interprétation bien sentie, tout autant qu'en touchant à du vrai, le temps d'un chant doux, d'où jaillira l'étincelle créatrice. Voilà ce qui me passionne: la rencontre des paroles et des êtres, juste là où ton juste, vérité des textes et délire performatif se conjuguent librement et forment de précieux instants...

lundi 22 juin 2009

Retour sur le Festival de la poésie à Namur

Je n'ai pu m'empêcher...
Par André Marceau

Depuis le 17 juin, je suis bel et bien revenu du Festival de la poésie de Namur (en Belgique), qui se tenait du 10 au 14 juin, mais je n’en reviens pas encore. Aussi, j’éprouve le besoin de partager mon enthousiasme.

Je ne ferai pas dans le guide touristique, ni dans le chapitre d’histoire, ni même dans le compte-rendu élaboré du festival, bien que le lieu et la manifestation le mériteraient largement… Juste en souligner la qualité et celle de ses invités, ainsi que du cadre exceptionnel où il a lieu : la ville de Namur, un site habité par l’être humain et ses activités depuis la préhistoire.

Les photos sont une gracieuseté de la Maison de la poésie de Namur, productrice du Festival. [Je vous transmets quelques liens en fin de texte].






















Pour ouvrir officiellement le Festival, d’abord un « drink », puis un spectacle : « Poésie tricotée serrée ». Auquel j’avais le plaisir de participer. Nous en avions monté et présenté la première mouture en octobre 2008 au Théâtre du Petit Champlain, à Québec. Il regroupait des poètes, musiciens et artistes du Québec et de Namur. Un spectacle multidisciplinaire qui, à la poésie, combinait les arts vidéo, audio, musical et performatif. Artistes impliqués, de Namur : Éric Brogniet, Steve Louvat, Vincent Tholomé ; du Québec : Sébastien Dulude, Alain Fleurent, André Marceau, Guy Marchamps, Hélène Matte.

Le lendemain (jeudi), plusieurs rencontres-lectures sont présentées dans divers endroits de Namur en après-midi et en soirée. Pour ma part, je me rendais à Bruxelles avec les autres artistes de « Poésie tricotée serrée » pour une nouvelle représentation au Théâtre poème. Un autre lieu à faire rêver les praticiens de la poésie vivante du Québec.

Vendredi. Sans doute la journée la plus faste dans la programmation du Festival… Et quelle réussite ! Une excursion poétique qui allait nous conduire à Charleville-Mézières (en France), la ville de Rimbaud. Une cinquantaine de personnes s’était procurée les billets pour leur place dans le voyage, au cours duquel étaient programmées des séances de lectures par les poètes tout au long de la journée. En fait, chacun de nous avons eu deux prestations à présenter.

Nous embarquions à 8h45 sur un bateau-mouche nolisé pour une croisière sur La Meuse. Sept écluses nous séparaient de notre destination. Entre chacune, quelques poètes présentaient de courtes lectures. Si bien que les passagers-spectateurs purent entendre tous les poètes avant midi où, arrivés à Dinant, nous débarquions pour dîner.

Ces paysages magnifiques, que nous traversons au courant de la Meuse offrent un cadre absolument enchanteur pour entendre de la poésie.


Ensuite, deux autobus nolisées nous conduisaient jusqu’en France, plus précisément à Charleville-Mézières, la ville de Rimbaud.



À Charleville-Mézières, chaque poète était programmé à l’une des trois présentations de poésie prévues. Première étape : la maison où vécut Rimbaud entre 1869 à 1875 (période charnière de sa créativité poétique). Deuxième étape : dans l’auditorium de la médiathèque. Troisième étape : autour de la tombe de Rimbaud, dans l’ancien cimetière.

Samedi 13 et dimanche 14 juin, la tenue du Marché de la poésie, dans la grande cour de la Maison de la poésie, s’ajoutait à d’autres séances de lectures, de rencontres et de spectacles en après-midi et en soirée. Soulignons « Poésie is not dead » et la Nuit de la poésie le samedi (en après-midi et en soirée), ainsi que le
« Slam open », qui venait clôturer le Festival le dimanche soir.

Évidemment, une manifestation de la sorte, qui s’étend sur plusieurs longues journées, s’avère exigeante pour les poètes invités, sans cesse sollicités. Mais lorsque le tout se produit dans une ville superbe, en des lieux bien choisis, que les gens sont sympathiques, qu’une équipe compétente veille au bon déroulement de l’ensemble, l’expérience devient plus que profitable, formidable. Fatiguant, peut-être, mais d’une bonne fatigue... Une fatigue exaltante !

L’ensemble des photos du Festival

Le site web de la Maison de la poésie de Namur

Un site pour des infos historiques, touristiques, etc.

Le site de la ville de Namur

lundi 8 juin 2009

Le Slam en questions

Chronique d’un slammestre
André Marceau


Top chrono, oui,
mais à partir de quand ?



L’une des règles fondamentales au Slam de poésie, on l’a déjà dit, concerne la durée de la prestation, celle-ci ne devant pas excéder les trois minutes, sous peine de pénalité.

On accorde dix secondes de grâce aux slameurs, de sorte qu’aucune sanction n’est appliquée jusqu’à trois minutes dix secondes. Après, un demi point est soustrait au score du slameur pour chaque dix secondes supplémentaire. Par exemple, un excès à quatre min. dix sec. représente une perte de trois points pour le slameur, ce qui s’avère fatal quant à ses velléités de marquer dans la joute. À cinq minutes, le joueur est carrément disqualifié.

Eu égard à l’importance du temps, il est impératif que le même traitement soit réservé à chaque slameur. Il faut enclencher et stopper le chronomètre aux mêmes moments pour tous les joueurs et avoir été au préalable clair à ce sujet avec eux.

À noter que la durée limitée (idéalement) à trois minutes, n’est pas innocente. Celle-ci impose un rythme dynamique permettant de contrecarrer certains effets négatifs inhérents à ce type de soirées qui reposent exclusivement sur la parole, la voix et les mots.

On ne doit pas évidemment actionner le chrono dès que le slameur monte sur scène, il faut au moins lui accorder le temps de bien s’installer afin de slamer dans les meilleures conditions possibles. C’est-à-dire d’ajuster le micro à sa hauteur – ou à le prendre en main – et se positionner pour assurer un éclairage suffisant sur ses feuilles s’il doit le lire.


Une fois installé, un slameur peut éprouver le désir de présenter son texte, c'est-à-dire de le mettre en contexte ou de raconter ce qui l’a amené à l’écrire, etc. Une alternative se présente donc à la personne qui tient le chronomètre : 1- ou bien elle le laisse faire son introduction et elle ne compte qu’à partir du début de son slam proprement dit ; 2- ou alors elle le chronomètre dès le premier mot prononcé.
La première option peut sembler cool, comme on dit, mais elle n’est ni juste, ni justifiée pour autant. Voyons, voir

La première option n’est pas juste car elle induit un flou élastique, laissant place à l’arbitraire et au favoritisme quant à la notion de durée limite. Le résultat final, c’est que tous auront bientôt envie de profiter de ce bonus de temps. Et elle est injustifiée puisque les règles du Slam limitent à trois minutes justement pour assurer le dynamisme que je mentionnais plus haut. Ensuite, les mises en contexte de ce genre contribuent à ces longueurs souvent reprochées aux soirées de poésie, ce que tend précisément à éliminer le Slam de poésie.

Ainsi, pour ses slams de poésie, à Québec, SLAM cap préconise la seconde option : le temps du slameur est compté dès qu’il prononce son premier mot, fut-il « bonsoir ».

[Vous avez accès aux règlements du Slam de poésie dans la colonne droite du blogue]

Un disque de poésie vivante


























Avec Urbine no 0 / Informe, sa troisième publication sur disque, le Tremplin d’actualisation de poésie – via sa cellule Réserve phonique, éditeur voué à la poésie audio – continuait à explorer la poésie en l’actualisant à travers des matériaux proprement sonores, parfois même performatifs.


Numéro 0 d’une revue en devenir… que dis-je, « revue » ? Non, pas revue. Mathieu Boily (directeur artistique de ce beau projet) disait « chronique », pour ma part je préfèrerais « reouïe ». Puisque la publication sérielle s’adresserait principalement à l’audition et non à la « vue ».


Quoi qu’il en soit, les œuvres que propose ce numéro 0, ont la plupart du temps été créées par des poètes pour qui la matière sonore des mots, du langage ainsi que de la voix qui les émettent, constituent un territoire d’exploration fertile pour le « faire » (poiein) de la poésie. Quelques-unes des plages du disque, par ailleurs, proposent un travail jumelé entre un poète de l’écrit et de la parole avec un artiste de l’audio ou de la performance sonore.

Le disque Urbine no 0 / Informe, regroupe une douzaine d’artistes en provenance de diverses régions du Québec. Il a été réalisé en 2006 à Québec par Mathieu Boily. Les images du disque sont de Jean Gauthier.


Urbine no 0 / Informe - Poésie parlée, poésie performée et poésie audio.

« Non pas revue, mais chronique d’une propulsion de la parole poétique dans, par et à travers la membrane poreuse du travail sonore, Urbine se positionne à un carrefour important de l’évolution de la poésie moderne. […] elle tend aux poètes des mots et du traitement audio la perche d’un médium d’expression entièrement dédié à l’actualisation de leur travail en marge des publications traditionnelles. Cet Urbine no 0 propose un dialogue aux multiples facettes avec les infinies déclinaisons des forces informantes, qui tantôt peuvent porter la poésie, tantôt l’emporter ». (Mathieu Boily)

Poètes et performeurs (ou musiciens) :

Mathieu Boily
Crazy RAM-D et The band called fly like an eagle to the sea like you never DO before
Sébastien Dulude
Geneviève et Matthieu
Karoline Georges
Alain Larose et Francis Arsenault
Denis Samson et Raphaël Simard.


Prix régulier : 15 $ (incluant les taxes, le port et l’emballage).
Payable par chèque ou mandat postal à l’ordre du TAP.

Vous pouvez le commander par courriel ou par la poste.

Courriel : tapoesie@hotmail.com


Adresse postale :
TAP
C.P. 30064, 600, boul. Charest est, Québec (Qc) G1K 8Y1

dimanche 7 juin 2009

Retour sur le Vendredi de poésie du 5 juin







Texte et édition : André Marceau
Photos : Claude Antar

L’assistance, encore une fois, fut composée de nombreux amateurs et amoureux de la poésie venus puiser à la source l’instance du moment.

Un moment d’attention svp. On ne peut goûter et profiter du temps que l’on a que dans la mesure où l’on peut créer et multiplier des ces bulles d’observations privilégiées que l’on nomme « moments ». Cesser durant un moment ses occupations quotidiennes afin de porter attention au monde dans lequel nous vivons, s’en imprégner à petite échelle à travers tous nos sens et notre conscience.
Chaque seconde mérite son quart d’heure de gloire, tandis que tant de moments restent en instance. Sans contredit, chaque poème tend, justement, à créer un moment. C’est là où réside, peut-être, la principale motivation des poètes : assouvir l’instance du moment.

Roger Mariage a cassé la glace à l’avant scène pour lancer sa toute dernière publication, dont le support n’était ni le recueil ni le livre. Des napperons, plutôt, sur lesquels sont imprimés quelques-uns de ses textes, pensées et aphorismes, teintés d’un humour affûtés à l’aiguise d’un Raymond Devos dont il se dit dévot.
























Puis les quatre invités du mois, en première partie, ont fait émerger des instances insoupçonnées à la surface des moments.

Poètes invités :

France Cayouette
(qui s’est déplacée de la Gaspésie)


Bertrand Tremblay

André Vézina

Marité Villeneuve


Finalement, suivant la tradition aux Vendredis de poésie, la soirée a été complétée par la scène libre qui, ce mois-ci encore, a généré l’éclosion de multiples moments jusque là en instance grâce à la participation de près d’une vingtaine de poètes.



Les Vendredis de poésie feront relâche
en juillet mais reviendront en force

le vendredi 14 août. 20h30.


Pour de plus amples informations, consultez ce blogue dans les prochaines semaines.

Vous pouvez écrire à : tapoesie@hotmail.com

vendredi 5 juin 2009

Elle n’a jamais fait de slam

Une chronique de André Marceau

« je les ai enterrés seule des tableaux
comme un drame à partir de la bouche
sans compter les membres les secondes
c’était trop d’avenir dans une paume
petites choses des racines un diable
de loin et ses dégoulinures pas de corps
dans le parc sur les murs pour personne
juste un mort transparent à travers ses filtres »

[Extrait de la quatrième de couverture du recueil : Maniérisme le diable]

Kim Doré

Née à Montréal en 1979, Kim Doré a publié son premier recueil de poèmes, La dérive des méduses, à l’âge de 20 ans. Elle a par la suite complété des études de maîtrise à l’Université du Québec à Montréal où elle s’est intéressée aux rapports entre la science et la littérature.
En 2003, elle cofondait, avec Jean-François Poupart, les éditions Poètes de brousse, où paraîtront
Le rayonnement des corps noirs
(pour lequel elle a remporté le Prix Émile-Nelligan en 2004) et Maniérisme le diable (en 2008) qui s’est mérité le Prix des lecteurs au 10ème marché de la poésie.

Je lui ai demandé de rédiger un texte qui nous expliquerait ce qui l’a conduit jusqu’ici à ne pas participer à un slam de poésie. Évidemment, elle avait champ libre quant à la nature de sa réponse, que voici.

Je n’ai jamais fait de slam* parce que

a) je n’aime pas y assister ; je supporte mal l’oralité sans la musique.
b) j’ai un rapport très tactile et/ou visuel aux mots ; je préfère toujours les lire.
c) je suis terrorisée par l’esprit de la performance.
d) Je ne sais pas trop ce dont il s’agit.
e) Néanmoins je suis POUR le slam
f) Toutes ces réponses

*Une copie autographiée du DC exclusif de Petit corps en santé à faire tirer parmi ceux qui auront la bonne réponse.


Quelques extraits de son dernier recueil

Kim Doré
Maniérisme le diable,
Poètes de brousse, 2008, 72 p., 15.00 $

« Je suis fraternelle dans les paysages,
les paraboles ne nous mènent nulle part qu’au début,
l’eau glacée du début jusqu’aux genoux et à travers.
Ça plie, ça pleure à ma place, des assemblées
dans l’orage, je ne sers à rien au pied du mur.
Il y a des os, pas d’empreinte, mauvais œil dans le dos
à s’y méprendre, je rentre blanchie de la tête
aux chevilles. Fin des prières, j’ai les yeux secs,
sortis loin devant tout le reste. »
[p. 47]

« Après le soleil glisse et je suis pleine de portes,
traversée de toute part, sans effort, par n’importe qui.
Appelle cela le diable, n’y crois pas, respire.
Je déborde de clarté, de bestioles et de bruit,
ça amuse la morte dans son trou noir.
Et les pleureuses, tout bas, sous leur maquillage. »
[p. 48]

« Ça n’arrive pas l’espace à ne plus savoir où l’on naît,
tas de feuilles de l’enfance et ses branches qui s’étirent.
Trop gris, trop grand ce corps, vieilles douleurs
dans les vieux fleuves, les fleuves :
c’est de l’eau qui regarde.
De l’autre rive on entend braire la multitude,
les enfers s’agitent. Et le pain gonfle sous terre
à la manière des cadavres,
les hordes mangent, engraissent de peur.
Territoires ou la fontaine souffrante,
ça n’arrive plus. »
[p. 49]

« Je suis enfermée ailleurs, j’habite ma respiration.
Un tout petit monde de cancers, d’alvéoles, de deuils,
trou à rats pour régresser sans tumulte,
à la manière des anges. À l’intérieur du mur
j’ai les veines saillantes, l’amour est une croyance
qui sort de moi en emportant la foudre,
les briques, l’enfant en même temps que le ventre. »
[p. 50]

Veuillez noter : La chronique « Il/elle n’a jamais fait de slam » vise à faire connaître des poètes et leur poésie qui, bien qu’écrite pour le livre, peut susciter l’intérêt des amis du SLAM. Puisque le blogue est d’abord et avant tout écrit (et non sonore, parlé ou vidéo), la publication de quelques poèmes s’avère appropriée.


mercredi 3 juin 2009

SLAM de poésie du 1er juin

Deuxième demi-finale
un compte-rendu du slammestre, André Marceau
avec des photos de Claude Antar

La fabrique de l'intense

Encore une fois un nombre encourageant de personnes constituait l’audience enthousiaste de cette seconde moitié des demi-finales au Slam de la capitale. À laquelle les slameurs ont fait honneur en menant une lutte tant chaleureuse que chaude avec des slams assez hots !


L’ensemble de la partie nous a procuré une palette très large d’émotions et de réflexions : de l’humour au délire, en passant par la critique, la révolte, la pureté et la vulnérabilité. Le match fut par ailleurs assaisonné de quelques rebondissements pour se conclure avec une gagnante sur la pointe des pieds…

Les slameurs au jeu :

Claude Antar
Émie Bernier-Hudon
Frédérick Carrier
Paul Dallaire
Régis Labonté
LeRoy K May
Renaud Pilote

Rappelons brièvement qu’une partie se déroule en deux manches. Tous les slameurs de la joute présentent un slam à la première. Seuls les slameurs qui obtiennent les cinq plus hauts scores poursuivent à la deuxième manche (indiqués en caractère gras dans la liste plus haut). Les points sont accordés par un jury formé de 5 personnes choisies aléatoirement parmi les spectateurs. Des règles régissent le jeu, comme la durée de chaque prestation limitée à trois minutes.
[Pour connaître les règlements plus en détail, rendez vous à notre liste de Tags (colonne de droite du blogue) et cliquez sur « Règlements – Slam de poésie ».]


Ils se sont qualifiés pour la finale de la capitale


4ème position : Frédérick Carrier

3ème position : Régis Labonté

2ème position : Renaud Pilote


1ère position : Émie Bernier-Hudon.



Cette deuxième joute des demi-finales a permis de déterminer les quatre slameurs qui complètent la liste des huit qui se sont qualifiés pour la finale du Slam de la capitale.


J’officiais au titre de Slammestre, tandis qu’Annie Beaulac assumait celui de juge de ligne (chronomètre et comptage des points) Louis Desruisseaux s’est exécuté au Slam sacrifié.


Une douzaine de personnes se sont inscrites le soir-même pour venir slamer lors du micro ouvert avant et après la partie.


Ainsi, les jeux sont faits, du moins en ce qui a trait aux qualifications pour la finale du Slam de la capitale. Suivez ce blogue car nous vous présenterons les huit slameurs qui brigueront pour porter le flambeau du Slam de Québec.

L’issue finale demeure absolument imprévisible, mais ce qui demeure certain, c’est que la finale promet d’être enslamée.

La finale de la Capitale
en Slam de poésie :


Lundi 17 août

Ouverture des portes : 20 h 00

Pour plus d’informations consultez ce blogue.